Au cœur de cette stratégie se trouvent trois secteurs jugés à la fois lucratifs et insuffisamment réglementés : le tabac, les transactions financières mobiles et surtout les jeux de hasard. C’est dans ce dernier domaine que le gouvernement vient d’introduire une innovation fiscale majeure.
Une double taxation inédite des opérateurs et des joueurs
Adoptée à l’Assemblée nationale en septembre 2025, la réforme s’appuie sur le projet de loi n° 17/2025 modifiant le Code général des impôts (CGI). Ce texte prévoit une double taxation :
- 20 % sur la part des gains revenant aux opérateurs de jeux de hasard, collectée et reversée via la société publique qui détient le monopole national, la LONASE.
- 20 % de retenue à la source sur les gains distribués aux joueurs, directement prélevés au moment du versement.
Ce cumul de prélèvements est une première dans le pays. Le ministre des Finances Cheikh Diba a défendu la mesure en expliquant qu’elle visait à « faire du vecteur fiscal un instrument de régulation publique », afin de cibler les “comportements à risque” comme les jeux d’argent.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a, de son côté, insisté sur l’importance du numérique dans cette réforme : « Nous envisageons la taxation des jeux de hasard en ligne qui constituent 80 % des jeux de hasard », a-t-il déclaré, soulignant la priorité donnée au contrôle du secteur digital.


























