Dans l’univers des courses hippiques et des courses de trot, Vincennes est bien plus qu’un simple hippodrome : c’est un symbole, un repère historique, théâtre de l’une des courses les plus célèbres du monde, le Prix d’Amérique, et un centre névralgique pour toute la filière du trot. Pourtant, ce lien intime entre le lieu et la discipline était suspendu à la signature d’un nouveau bail. Car contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le Bois de Vincennes appartient administrativement à la Ville de Paris, et non à la commune de Vincennes. Et ce foncier stratégique faisait depuis plusieurs années l’objet de discussions serrées entre la municipalité et la SETF.
« C’est un soulagement, compte tenu de ce que représente Vincennes dans l’histoire des courses. Quitter Vincennes aurait été un bouleversement pour toute la filière »
Guillaume Maupas – Directeur des Courses et de l’Association de la SETF
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la partie était loin d’être gagnée. Les premiers échanges entre la SETF et la Ville de Paris remontent à la période du Covid. De ces années de discussions est né un cahier des charges de près de 1 500 pages, rédigé en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes, dont le PMU.
Un dossier complexe, fruit de longues négociations
L’histoire de ce renouvellement débute dès la période du Covid, avec les premiers échanges entre la SETF et les services de la Ville. Ce long processus de concertation a abouti à un cahier des charges de près de 1 500 pages, co-écrit avec le concours du PMU et d’autres parties prenantes clés du secteur. Ce travail de fond a permis de poser les bases d’un projet structurant pour l’avenir du site.

Mais il a aussi fallu négocier dur sur les aspects financiers. La Ville de Paris réclamait initialement un engagement d’environ 300 millions d’euros sur 30 ans. Un montant jugé incompatible avec le modèle économique de la SETF, une association à but non lucratif dédiée au soutien de la filière agricole. Finalement, les deux parties ont trouvé un terrain d’entente autour d’un engagement global de 120 M€.
Ce montant couvre :
La remise aux normes des bâtiments existants,
La modernisation énergétique du site,
Le déménagement et la reconstruction des ateliers techniques,
Ainsi qu’une redevance annuelle composée d’un loyer fixe de 1,5 M€, auquel s’ajoutera une part variable indexée sur les recettes issues des activités hors courses (événementiel, restauration, etc.).
« La mairie de Paris a compris que la SETF était une association à but non lucratif au service de la filière agricole », se félicite Jean-Pierre Barjon, président de la SETF, qui en profite pour saluer la bienveillance de la Ville – une bienveillance toutefois assortie d’exigences claires.

Ouvrir Vincennes au plus grand nombre
Car au-delà de la préservation du site pour les courses, la Ville de Paris souhaitait que Vincennes s’ouvre davantage aux Parisiens. Dans cette logique, la SETF s’est engagée à transformer progressivement le site en lieu de vie et de partage.
Parmi les projets annoncés :
La création de parcours pédagogiques autour de la faune et de la flore,
L’installation de zones de découverte pour les enfants avec des poneys,
Le développement d’activités sportives accessibles toute l’année,
Et le lancement de nouvelles expériences culinaires dans un cadre écoresponsable.
« Ce que l’on souhaite, c’est transformer le site afin d’en faire un vrai poumon d’air au bénéfice des Parisiens », explique Arnaud Barentin, Directeur de la Transformation de la SETF.
Pas de révolution brutale, toutefois. La transformation se fera par étapes, dans le respect des normes strictes imposées par la collectivité. Mais une chose est certaine : Vincennes ne sera plus uniquement un lieu de compétition, mais aussi un espace ouvert, vivant et ancré dans son époque.




























