Une fréquentation en retrait…
Selon les données publiées par la Nevada Gaming Control Board et l’Autorité du Tourisme de Las Vegas, la fréquentation hôtelière a légèrement reculé par rapport aux précédents exercices. Cette baisse est d’autant plus marquante que le mois de juillet concentre généralement deux pics d’activité : les célébrations de l’Independence Day et l’attractivité mondiale des World Series of Poker. En dépit d’un taux d’occupation solide (près de 84%), le volume total de visiteurs a reculé de plus de 1,5% en glissement annuel.
… mais des recettes en forte progression
À contre-courant de cette tendance, les recettes des casinos ont progressé. Les établissements du Strip ont généré plus de 820 millions de dollars en juillet, soit une croissance de près de 7% par rapport à l’an dernier. L’État du Nevada dans son ensemble a franchi la barre des 1,4 milliard de dollars de revenus bruts, consolidant ainsi un cycle de croissance ininterrompu depuis plusieurs mois. Cette hausse témoigne d’un jeu plus intensif et d’une dépense accrue par visiteur.
Un paradoxe révélateur
Cette divergence entre fréquentation et revenus pose question. Moins de visiteurs, mais davantage de recettes, cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs :
Une clientèle plus haut de gamme : le profil des touristes semble évoluer vers des joueurs disposant d’un budget plus conséquent.
Le rôle du poker et des événements : si les WSOP attirent une communauté passionnée, elle dépense généralement plus dans les tournois et les jeux que dans l’offre touristique classique.
L’évolution des dépenses annexes : les bars, restaurants et spectacles, intégrés dans les comptes globaux des opérateurs, connaissent une inflation des prix qui soutient les revenus.
Un signal pour l’avenir ?
À l’échelle internationale, cette situation illustre une tendance déjà observée dans d’autres destinations majeures du jeu comme Macao ou Singapour : le volume touristique ne suffit plus à prédire la performance économique d’un marché. À Las Vegas, la montée en gamme des visiteurs, la diversification de l’offre et l’inflation des dépenses compensent la baisse de flux. Reste à savoir si ce modèle peut se maintenir dans un contexte de ralentissement économique aux États-Unis.
À lire aussi : Accor fait ses débuts à Las Vegas




























