La création prochaine d’un Bureau d’Information Touristique (BIT) à Pérols, intégré à la médiathèque Jean Giono, pourrait ouvrir la voie à l’installation d’un nouveau casino dans l’agglomération montpelliéraine. Une initiative soutenue par la Métropole de Montpellier et accueillie favorablement par le maire de Pérols, Jean-Pierre Rico. L’édile voit dans ce projet un levier de développement touristique et économique. Mais cette perspective suscite déjà des réserves.
Pour justifier ce projet, la commune de Pérols s’appuie sur un dispositif juridique clair : seules les communes classées stations de tourisme peuvent accueillir un établissement de jeux. L’ouverture du BIT, répondant aux critères de la catégorie 1 (240 jours d’ouverture par an, personnel qualifié, convention signée avec la métropole), permettrait à la commune d’accéder à ce statut. Le coût de l’opération, 70 000 euros, est pris en charge par la collectivité.
Une dynamique régionale déjà forte en casinos
Mais faut-il pour autant ajouter un nouvel établissement de jeux à une région qui compte déjà plusieurs casinos actifs, notamment ceux de Palavas-les-Flots, La Grande-Motte ou encore Gruissan ? Pour certains observateurs et élus, la réponse est non. Catherine Ribot, conseillère municipale écologiste à Montpellier, dénonce un projet opportuniste masqué derrière une démarche touristique. Selon elle, le BIT n’est que la « première pièce d’un jeu de domino » menant tout droit à un casino, avec tous les risques sociaux, urbains et économiques que cela comporte.
Jean-Pierre Rico, lui, défend une vision pragmatique. Face aux besoins de financement public, notamment pour maintenir la gratuité des transports en commun, il voit dans le casino un outil de diversification des ressources fiscales. Il présente aussi d’autres projets d’accueil touristique comme un écolodge avec 245 logements et un hôtel 4 étoiles, visant à renforcer l’attractivité de la commune.
« Un casino ? Oui, pourquoi pas. Ça fait partie des ressources aussi »
Jean-Pierre RICO
Mais les détracteurs soulignent le manque d’études d’impact. Quel serait le modèle économique de ce futur casino ? Quel positionnement face à la concurrence à proximité ? Quelle politique de prévention contre le jeu excessif ? Autant de questions laissées sans réponse. L’effet événementiel de l’annonce semble l’emporter sur une réelle stratégie de développement maîtrisée.

Au-delà des clivages politiques, plusieurs maires de la métropole, y compris hors camp écologiste, se montrent réservés. Ils pointent le risque d’une course à l’équipement peu concertée, chacun cherchant à capter des ressources fiscales sans vision d’ensemble. Dans un contexte où l’acceptabilité sociale des projets publics devient cruciale, l’implantation d’un nouvel établissement de jeux devrait faire l’objet d’un débat plus large.
Pour l’heure, la délibération actant la création du BIT est passée au conseil de métropole après plus de 7 heures de discussions. Seuls deux votes s’y sont opposés. Si le projet de casino à Pérols reste à l’état de perspective, les jalons sont posés. Mais dans une région où l’offre de jeu est déjà dense, la question centrale demeure : un casino de plus est-il vraiment nécessaire ?



























